Ils sont venus en nombre dire leur «ras-le-bol». Environ 500 agriculteurs se sont rassemblés vendredi midi sur la plage de Morieux (Côtes-d'Armor), près de l'embouchure du Gouessant. Là même où ont été ramassés ces dernières semaines 36 cadavres de sangliers. Tous réunis à l'appel de la FDSEA (fédération départementale du principal syndicat agricole) et de la chambre d'agriculture le temps d'un match de foot pour «montrer que l'on peut s'amuser en toute sécurité sur les plages bretonnes». Celle de Morieux est interdite au public depuis la mort des sangliers.
Sur un banc de sable qui borde une zone plus vaseuse et malodorante, les agriculteurs ont planté des buts de plage et des plots jaunes. Deux équipes s'affrontent en maillots blancs et rouges où l'on peut lire que «l'agriculture fait son show». Les spectateurs portent tous le sticker jaune distribué à l'entrée de la plage : «agriculteur enragé». «Y en a marre d'être montrés du doigt dès qu'il est question d'algues vertes, lâche un grand gaillard. Pourquoi ne parle-t-on jamais des stations d'épuration qui débordent ? Et pourquoi laisse-t-on croire que toute la Bretagne est polluée, alors que seule une petite partie est concernée et qu'aujourd'hui une seule plage est interdite au public ?»
Après le match, tandis que la fumée des saucisses grillées monte, place aux discours. Sur une estrade improvisée, Didier Lucas, président de la FDSEA, rappelle que «depuis 1995, les