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Libération

Courant vert, la nouvelle vague

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Comme à Saint-Laurent-de-Neste, dans les Pyrénées, de petits producteurs vendent leur électricité à Enercoop, une coopérative qui garantit une énergie sans nucléaire.
publié le 31 août 2011 à 0h00

Sur les contreforts des Pyrénées coule la Neste, une rivière de bonne taille, qui serpente dans les forêts et les villages de la région. Né au nord du pic de la Géla, à plus de 2 500 mètres d’altitude, le cours d’eau dévale 2 000 mètres, pour rejoindre la Garonne à Montréjeau, 73 kilomètres plus loin. Elle abrite truites et gardons, et ressemble à toutes les autres rivières.

Pourtant, elle a un petit truc en plus : elle contribue à ventiler le bouquet énergétique de la France. Comment ? En produisant de l'électricité verte. Avec un débit moyen de 19,4 m3 par seconde, la Neste file à vive allure. Si la plupart de sa force fait simplement la joie des amateurs de kayak, à Saint-Laurent-de-Neste, petite bourgade de 800 âmes, une portion de la rivière est détournée sur 400 mètres pour produire de l'électricité.

Branchages. Voilà des années, Christian Peyres, chaudronnier à la retraite, a hérité d'un droit d'eau et d'un ouvrage hydroélectrique sur la Neste. Détournée dans un canal, une partie de l'eau active en permanence une turbine de 200 kilowatts (kW), abritée sous une petite maison beige. Zéro émission de CO2, zéro réaction en chaîne, l'électricité produite ici est certifiée 100% verte. Même si, au bout de la prise électrique, le consommateur ne peut pas distinguer les électrons, qu'ils aient été produits par une éolienne, une centrale nucléaire ou un barrage micro-hydraulique. Cette production locale permet, elle, d'injecter de l'électric