Sur les cartes satellites, c’est une évidence : la chaîne alpine enjambe huit pays, faisant fi des frontières. Mais politiquement, c’est une autre affaire. Au bout de vingt ans d’existence, la Convention alpine, le traité de protection et de développement durable du massif, a du mal à faire exister cette unité territoriale. Alors qu’on s’apprête à fêter l’anniversaire de cet organe de gouvernance internationale, il n’a toujours pas de visibilité.
Écosystème. Pourtant, la démarche dans laquelle se sont engagés en 1991 les huit Etats alpins - Allemagne, Autriche, France, Italie, Liechtenstein, Monaco, Slovénie, Suisse - ainsi que l'Union européenne, est audacieuse. Elle repose sur le constat que la chaîne des Alpes, avec ses 190 000 km2, ses 14 millions d'habitants, ses glaciers et vallées, ses 30 000 espèces animales et 13 000 végétales, forme une unité naturelle, économique et humaine. Un écosystème fragile, confronté à des exigences contradictoires de tourisme - 120 millions de visiteurs par an -, transport, travail, logement qui appellent une politique commune. «La Convention alpine est aussi à replacer dans le contexte des années 90, les plus fertiles dans le domaine de la protection de l'environnement, celles qui ont abouti en 1992 à Rio à l'adoption des conventions Climat et Biodiversité», complète Marco Onida, secrétaire général de la Convention alpine.
Pour «harmoniser intérêts économiques et exigences écologiques», les part