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Libération
INTERVIEW

Gaz de schiste : «Le corps des Mines est la fois juge et partie»

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Un puits d'exploration en Pologne. (REUTERS)
publié le 8 septembre 2011 à 17h21

Le 14 septembre prochain, c'est la rentrée des anti-gaz de schiste. Une loi interdisant l'exploitation de cet hydrocarbure par «fracturation hydraulique» - une technique jugée hautement polluante - a été adoptée en juin dernier, après la révélation que des permis avaient été délivrés en catimini par le ministère de Jean-Louis Borloo en 2010. Le texte donnait deux mois aux industriels pour qu'ils expliquent comment ils comptent exploiter leurs gisements. Ils rendront leurs conclusions dans quelques jours, et pourraient bien en profiter pour contourner la loi, nous explique Marine Jobert, journaliste et co-auteur de l'enquête Le vrai scandale des gaz de schiste. Laquelle dénonce notamment le rôle central du Corps des mines dans ce feuilleton écologique.

Dans votre ouvrage, vous montrez l'implication permanente du puissant corps des ingénieurs des Mines (1) dans les décisions relatives aux gaz de schiste. En quoi sont-ils liés à la signature des permis délivrés en mars 2010 ?

Les hydrocarbures non conventionnels attisent l'intérêt du Corps des mines depuis au moins dix ans. En 2006, déjà, ils avaient délivré des permis d'exploration dans le Bassin parisien. Ce sont eux qui décident quelle sera l'énergie de demain pour la France, sans en discuter