Dans son courrier, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a reçu du lourd hier. En réponse à la demande de la Commission européenne et du gouvernement, les exploitants de sites nucléaires ont rendu une copie post-Fukushima. En langage européen, cela s'appelle «stress tests», ce qui est court et ne veut rien dire. En français, l'opération est baptisée «évaluations complémentaires de sûreté», une formule déjà moins imprécise. De quoi s'agit-il ?
«Pertes». «Une réévaluation ciblée des marges de sécurité», répondait avant-hier Jean-Christophe Niel, le directeur de l'ASN. Les cibles ? Les facteurs qui ont provoqué la catastrophe de Fukushima : «Séisme et inondation cumulés, pertes des alimentations électriques, perte des sources froides», en étudiant ces phénomènes au-delà du «dimensionnement» pris en compte lors de la conception de l'installation ou de ses améliorations ultérieures. En sus de ce cadrage européen, l'ASN a ajouté des éléments «socio-organisationnels», en particulier la sous-traitance. EDF, le Commissariat de l'énergie atomique (CEA) et Areva ont donc dû examiner le comportement de leurs centrales ou usines dans ces situations extrêmes, à la recherche des éléments de «robustesse» ou à l'inverse des points de faiblesse. L'ASN leur a par exemple demandé de se pencher sur «la rupture des digues» des canaux situés à côté des centrales de Fessenheim (Haut-Rhin) et Tricastin (Drôme) ou