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Libération
Reportage

Nucléaire : le test sans stress d’EDF

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Sept mois après Fukushima, l’électricien a mis à l’épreuve son nouveau dispositif d’action rapide à l’occasion d’une simulation de catastrophe, hier à Cruas en Ardèche.

ParCarole Rap
Envoyée spéciale à Cruas (Ardèche)
Publié le 19/10/2011 à 0h00

EDF veut faire croire qu'il peut tout prévoir, même l'imprévisible. Démonstration hier, au cours d'un «exercice national de crise» à la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche), au bord du Rhône. Sur une des tours de refroidissement, la fresque représentant un enfant qui verse de l'eau à l'aide d'un coquillage confère un faux-semblant d'innocence aux quatre réacteurs d'une puissance de 900 mégawatts chacun. L'exercice est programmé par la préfecture depuis près d'un an. Mais la catastrophe nucléaire de Fukushima, en mars, a changé la donne. Le mois suivant, EDF a annoncé la création d'un dispositif national pour les cas extrêmes. Ceux dans lesquels, comme au Japon, il n'y aurait plus ni eau ni électricité pour permettre le refroidissement des réacteurs. Ce dispositif n'existe pas encore, mais il porte déjà un nom : Farn, Force d'action rapide nucléaire. Un slogan à lui tout seul. La journée d'hier a donc été l'occasion de le tester pour la première fois en temps réel. Le scénario de l'accident est simple : des branchages ont obstrué les prises d'eau qui permettent le refroidissement des réacteurs. A cela s'ajoute une fuite sur le circuit primaire d'un réacteur. Son cœur s'échauffe, avec risque de dégradation et de rejets radioactifs. Plongée dans une pseudo-crise nucléaire nationale.

8 heures. Une dizaine d'employés de la CGT distribuent des tracts à l'entrée du site. «On tire sur les prix, c'est la sous-traitance en cascade. Quand on précari