Depuis les récentes attaques mortelles de requins à la Réunion ou en Australie, le squale se retrouve au cœur de l'actualité. Son inexorable déclin dans les mers et océans du monde entier est moins remarqué médiatiquement. Rencontre avec Sandrine Polti, conseillère politique du réseau Shark Alliance, à l'occasion de la 5e semaine européenne du requin, qui s'achève dimanche.
Pourquoi une semaine du requin ?
Pour alerter. Il existe 1 500 espèces de requins dans les océans et mers du monde, dont 600 vivant dans les eaux européennes. Selon l’Union internationale de la conservation de la nature, près d’un tiers de ces espèces européennes sont menacées d’extinction. Les attaques récentes ne doivent pas occulter l’extrême vulnérabilité de ces prédateurs. Les requins ont un cycle reproducteur très lent. Certains ne se reproduisant qu’à partir de 20 ans, cela leur laisse amplement le temps d’être pêchés.
Pourtant, ils sont essentiels dans l’équilibre des océans…
Ce sont des «top prédateurs», qui tiennent un rôle de régulateur sur les échelons inférieurs de la chaîne alimentaire sous-marine. On les considère souvent comme les nettoyeurs des mers, ils maintiennent un équilibre entre les espèces. S’ils disparaissent, le nombre de leurs proies peut exploser, ce qui aura une incidence sur les espèces inférieures, dont les populations pourraient décliner. Or, celles-ci sont souvent pêchées par l’homme, et représentent donc un intérêt économique.
Quelles menaces planent sur les requins ?
Depuis plusieurs dizaines d'années, on les pêche pour leur chair, mais aussi, et surtout, pour leurs ailerons, très prisés en As