La Thaïlande lutte depuis des semaines contre des inondations qui feront date dans son Histoire, mais à la bataille des eaux s'est ajouté un affrontement entre dirigeants, qui souligne la profondeur de la fracture politique dans le pays.
Depuis que les plaines centrales du pays ont été noyées sous les eaux, le pouvoir est apparu au mieux désorganisé, au pire profondément divisé. Avec, en filigrane, la défiance et le ressentiment entre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, soutenu par les masses rurales et populaires du pays, et l'opposition démocrate, proche des élites de la capitale, du palais royal et des militaires.
Tous ces acteurs de l'échiquier politique ont tenté d'engranger des points, avançant des chiffres, critiquant l'adversaire, défendant des options. Quitte à plonger Bangkok dans le plus grand flou. «C'est devenu une sorte de jeu politique, regrette Aswin Kongsiri, influent homme d'affaires thaïlandais. Il est très difficile de savoir qui exactement connaît les faits, et qui sait ce qu'il faut faire. (...) Ils n'ont pas été fichus d'avoir des estimations réalistes.»
Novice en politique, élue en juillet dernier avec le soutien de son frère, l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, Yingluck n'a eu que quelques semaines pour prendre ses marques.
Début octobre, les masses d'eaux qui s'étaient accumulées au cours d'u