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Libération
Reportage

La Réunion prise dans une tourmente de feu

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La lutte contre les incendies qui dévorent l’île s’avère ardue. Deux avions bombardiers d’eau ont été envoyés.
publié le 1er novembre 2011 à 0h00

Les gardes du Parc national de la Réunion, aidés de chiens, les gendarmes, les agents de l’Office national des forêts (ONF)… Tous se sont lancés hier matin à la poursuite d’un pyromane, zigzaguant entre les fougères en cendre et les tamarins calcinés, ces acacias uniques au monde. Le conducteur d’un bulldozer en train de tracer une piste pour les secours à plus de 2 000 m d’altitude a aperçu l’individu près d’un foyer. Entre brouillard et fumée, le suspect a réussi à prendre la fuite dans la forêt du Maïdo, alors que la zone était sillonnée par près de 800 combattants du feu. Nul ne sait si cet homme est vraiment l’auteur de l’immense incendie qui ravage depuis mardi dernier la montagne dans l’ouest de la Réunion, sur les communes de Saint-Paul, Saint-Leu et Trois-Bassins.

Hier, 2 700 hectares du parc national de l'île avaient été dévastés. Pour le colonel Vandebeulque, directeur du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis), l'origine criminelle ne fait «aucun doute». L'an dernier, la même zone avait été ravagée par ce qui était alors le pire incendie jamais survenu : 800 hectares «seulement» avaient brûlé, rappelle, les traits tirés, le patron des pompiers, depuis le poste de commandement au village de Petite-France. Le PC était auparavant installé sur une route forestière, à la lisière de l'incendie qui s'étend sur une ligne de 18 km parallèle à l'océan. Mais dans la nuit de samedi à dimanche, le feu a sauté la piste cimentée ; des fermiers ont