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Libération
Reportage

Dans l’océan Arctique, l’ours colère

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En deux mois, deux scientifiques ont été tués par des ursidés blancs dans le Grand Nord. Des agressions qui pourraient être liées à la fonte de la banquise.
Un ours polaire. (© AFP Paul J. Richards)
publié le 4 novembre 2011 à 0h00

C’est l’animal emblématique des protecteurs de la nature : le nounours polaire avec sa fourrure crème dodelinant sur la banquise. En l’espace de deux mois, ce mammifère marin est redevenu un terrible prédateur. Début août, sur l’île de Spitzberg, dans l’archipel norvégien de Svalbard, un campeur de la British Schools Exploring Society a été tué par un ours souffrant d’une rage de dents. Un mois plus tard, un météorologue russe a été mortellement attaqué dans l’archipel François-Joseph (Russie). Deux morts en deux mois, du jamais-vu.

«Invités». A Longyearbyen, capitale du Spitzberg, l'accident a mis la communauté en émoi. «C'est triste, même si cela arrive… Il faut toujours être très prudent», conseille le vice-gouverneur de l'archipel, Lars Erik Alfheim. Dans cette contrée perdue au milieu de l'océan Arctique, dernier bout de terre habité à des latitudes aussi élevées, l'homme vit sur le territoire de l'ours. On trouve pas moins de 3 000 spécimens pour 2 400 humains. On a appris à vivre avec. «Nous sommes de simples invités sur son territoire, explique Jason Roberts, spécialiste du prédateur, qui organise des tournages pour la BBC ou Hollywood depuis plus de vingt ans. Ici, l'ours polaire est protégé. On ne le chasse pas et la seule raison de lui tirer dessus, c'est l'autodéfense. Même si les rencontres inopinées et les affrontements non mortels surviennent chaque année, les ours polaires tuent peu les hommes : environ un être humain tous le