La presse chinoise en parle comme d'un «baiser spatial». Il est vrai qu'il s'agit d'un rendez-vous. Et que même la Nasa utilise ce terme français pour désigner l'amarrage de deux nefs de l'espace. La première rencontre spatiale des «fils du Ciel» s'est déroulée à 28 000 km/h et 343 km au-dessus de la Terre mercredi.
Certes, cette accolade mécanique n’a concerné que des vaisseaux inhabités. Suivant ainsi la politique prudente de l’Agence spatiale chinoise, qui teste ses matériels avant d’y risquer la vie des taïkonautes, dont le premier vol se déroula en octobre 2003. C’est donc un Shenzhou-VIII («vaisseau divin») vide qui a réussi son rendez-vous avec Tiangong-I («palais céleste»), premier module d’une future station orbitale. Les deux vaisseaux resteront amarrés pendant douze jours avant de se séparer pour s’unir à nouveau pendant deux jours. Shenzhou-VIII avait été lancé mardi de la base de Jiuquan, d’où Tiangong-I était également parti le 29 septembre. Après leur deuxième séparation, Shenzhou-VIII doit revenir sur Terre le 17 novembre en fin de journée.
Puissance. La Chine confirme ainsi son intention de devenir une grande puissance spatiale, capable de fabriquer et lancer des satellites de tous types - civils et militaires, scientifiques, d'observation de la Terre, météorologiques, de navigation et géolocalisation… - et des infrastructures pour cosmonautes. L'amarrage en orbite constitue en effet une étape cruciale vers la construction d'une stati