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Libération
Récit

Dégoût et braises à la Réunion

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Alors que l’incendie qui ravage le parc national semble enfin stabilisé, les scientifiques s’alarment de ses conséquences et des voix dénoncent la lenteur des secours venus de métropole.
publié le 5 novembre 2011 à 0h00

Les flammes de six mètres de hauteur qui enjambaient les lits asséchés des cours d'eau et les pistes forestières du massif du Maïdo, léchaient les falaises tombant dans les cirques de Mafate et Cilaos, embrasaient les tamarins des Hauts, acacias uniques au monde, menaçaient les fermes et leurs habitants. Mais, elles ont, semble-t-il, enfin été maîtrisées. Vendredi soir, le gigantesque incendie qui ravage l'ouest de la Réunion depuis onze jours était «contenu» et «stabilisé», selon la préfecture. Pas éteint, mais sous contrôle.

Reprises. Des 2 834 hectares ravagés du parc national de la Réunion s'élèvent désormais des fumées grises, saturant l'atmosphère de poussières fines. L'Agence régionale de santé a d'ailleurs recommandé aux «personnes sensibles» d'éviter «toute activité sportive» à proximité de la zone. Pour autant, un millier de combattants du feu, de la Réunion ou venus de métropole, se démènent toujours à 2 000 m d'altitude pour éteindre les reprises. Pour empêcher, surtout, l'incendie de se propager sous la voune, cet humus épais et sec. Car la saison des pluies n'a pas encore débuté. «C'est incroyable, soufflent Julien et Michaël, de l'unité d'intervention de la sécurité civile de Brignoles (Var), casques jaunes sur les visages ruisselants de sueur. Le feu progresse par les failles volcaniques ou dans le sous-sol et ça reprend trente mètres derrière nous !»

Depuis mardi, 52 de leurs collègues ont