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Libération
Interview

RDC : une ONG dénonce les exploitants du bois

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Forêts . Jérôme Frignet, de Greenpeace, présente son rapport sur les exactions du groupe Danzer.
publié le 7 novembre 2011 à 0h00

Existe-t-il une gestion durable des forêts dans le bassin du Congo, ou s'agit-il d'un greenwashing (marketing visant à donner une image écolo responsable peu suivie d'actions), subventionné notamment par des fonds publics européens ? C'est la question que pose le rapport publié aujourd'hui par Greenpeace, qui a enquêté en république démocratique du Congo (RDC) sur l'allemand Danzer. Leader mondial du bois de placage, le groupe fait l'objet d'une plainte pour crimes divers.

Le 2 mai, relate Greenpeace, dans la communauté de Yalisika (qui vit dans la zone de Bumba), «les villageois ont été victimes de violences de la part de policiers et militaires : viols, coups, arrestations, un mort. Un employé de Danzer a roulé sur leurs biens avec un engin de chantier. En chemin vers la prison, le véhicule a fait halte sur le site de l'entreprise, où des témoins disent avoir vu le directeur payer les forces de sécurité».

Fait rare en RDC, La communauté de Yalisika a déposé plainte contre les coupables présumés, dont l'employé de Danzer. Pour Greenpeace, ces exactions illustrent le fossé entre le label FSC (Forest Stewardship Council), attribué à ce groupe, censé attester d'une gestion forestière durable, et ses pratiques. Le point avec Jérôme Frignet, chargé de campagne «forêts» pour l'ONG.

Pourquoi vous en prendre à Danzer ?

C’est la deuxième société d’exploitation forestière de RDC, avec plus de 2 millions d’hectares. C’est aussi le premier exploi