Menu
Libération
TRIBUNE

Politique énergétique : les faits doivent l’emporter sur les dogmes

Article réservé aux abonnés
par Luc Oursel, Président du directoire d’Areva
publié le 14 novembre 2011 à 0h00

S’il est un sujet que l’on ne peut traiter à partir de considérations de court terme ou sous le coup de l’émotion, c’est bien la politique énergétique. La disponibilité et le coût de l’électricité influent directement sur le pouvoir d’achat et sur la compétitivité des entreprises. Il est sain qu’un rendez-vous électoral soit l’occasion de réfléchir à de tels enjeux et à la place qu’y tient le nucléaire. Le débat ne sera fructueux que s’il explore l’ensemble des conséquences économiques, sociales et environnementales des options proposées. Les Français doivent fonder leur opinion sur des faits objectifs, des données rationnelles.

Alors que nous sommes 7 milliards d’êtres humains sur la planète, l’évolution démographique entraînera un doublement de la demande d’électricité d’ici à 2050, à moins de priver une énorme partie de la population mondiale d’un élément vital. Dans le même temps, il faudra pallier la raréfaction des ressources fossiles pour continuer à produire de l’électricité en permanence, sans oublier l’impérieuse nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique, un sujet disparu du débat écologique. L’accident de Fukushima ne modifie aucun de ces paramètres. C’est pourquoi l’Allemagne demeure isolée dans sa décision de renoncer au nucléaire. Ce n’est le cas ni de la Belgique, qui soumet la sienne à la nécessité de pouvoir trouver une source de remplacement capable de se substituer, ni de la Suisse, qui entend ju