Le débat entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-les Verts sur le destin de l’EPR de Flamanville illustre singulièrement leur incapacité à prendre en compte le changement installé par la loi transparence et sécurité nucléaire de 2006 dans la gestion du risque nucléaire en France. Les uns et les autres évoquent en effet un «audit» qui serait à conduire sur le niveau de sûreté de ce réacteur. La pierre d’achoppement de la discussion étant de savoir si l’on doit, durant cet audit, suspendre ou non le chantier en cours. Le contrôle et la surveillance du risque nucléaire sont depuis 2006 confiés par la loi à une Autorité de sûreté nucléaire (ASN) instituée au rang d’Autorité administrative indépendante. Elle s’appuie sur les avis et expertises d’un Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) extrait du périmètre du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et doté d’un budget propre.
Le débat parlementaire de 2006 a montré à quel point le dispositif alors mis en place doit son origine à un travail gouvernemental commencé par Lionel Jospin et Dominique Voynet, alors ministre de l’Environnement et leader des Verts, et à un travail parlementaire où le député Jean-Yves Le Déaut - actuel conseiller de François Hollande - a joué un rôle décisif. Et même si sa conclusion s’est déroulée sous un gouvernement de droite et a donc donné lieu à des passes d’armes parlementaires traditionnelles entre opposition et majorité, la vérité est que la gauche parlementaire considère qu