C'est le rendez-vous ferroviaire du mois de novembre, un convoi régulier qui retourne à l'envoyeur sa cargaison de déchets radioactifs. Chaque année, dans la torpeur de l'automne, ce train traverse en silence les plaines de France et d'Allemagne. Une fois n'est pas coutume, en 2011, il mobilise fortement les troupes antinucléaires françaises. «Fukushima est passé par là, c'est sûr, indique Charlotte Mijeon, du réseau Sortir du nucléaire, mais c'est aussi le dernier convoi de déchets ultimes que l'on renvoie en Allemagne. D'une certaine façon, c'est un événement.» Qu'il convient de célébrer en «marquant le coup».
Environ 200 antinucléaires ont donc planté leurs tentes sous la bruine, au sud-ouest de Valognes, à Yvetot-Bocage (Manche). Ils veulent assister au départ, le retarder, mais aussi compliquer le roulis tranquille de la caravane d'Areva. «Le blocage n'est pas une fin en soi, nous tenons à ce que ces colis repartent en Allemagne, car l'usine de La Hague n'est pas la poubelle nucléaire de l'Europe», explique Charlotte Mijeon.
Vigies. Toutefois, pour les militants, le passage du train est une occasion de plus pour «alerter sur l'impasse nucléaire». «Les transports de déchets sont un des maillons faibles de l'industrie, signale Fabrice, un des organisateurs du camp, ils sont vulnérables et potentiellement dangereux, et on ne sait toujours pas quoi faire des déchets.»
En théorie, le fameux