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Libération

Le train nucléaire s’arrêta trois fois

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CAstor . Des manifestants ont entravé, hier dans la Manche, le trajet du convoi de déchets radioactifs.
publié le 24 novembre 2011 à 0h00

Drôle de départ pour un train pas comme les autres. Après un retard d'une heure et demie, une avancée de 500 mètres, un arrêt en pleine voie, une nouvelle percée sur 10 km, et un nouvel arrêt pour cause de colis suspect déposé sous un pont… Le convoi de déchets radioactifs «Castor», parti hier de Valognes (Manche), n'est pas près d'engloutir les 1 500 km qui doivent le mener à Gorleben, en Allemagne. Un trajet aussi chaotique sur un train ordinaire aurait provoqué l'ire des usagers. Mais, hier, les manifestants antinucléaires étaient plutôt ravis de l'efficacité de leurs actions de ralentissement. «Nous avons réuni toutes les conditions pour que ce départ ne se fasse pas dans les temps», euphémise Charlotte Mijeon du réseau Sortir du nucléaire.

Ballasts. Tôt dans la matinée, 100 à 200 manifestants se sont rendus sur les voies pour retirer des ballasts, déposer des blocs de béton ou des barres de fer, desceller des rails… Les saboteurs y ont trouvé des forces de l'ordre déterminées, qui les ont délogés à l'aide de gaz lacrymogènes et de matraques. Les affrontements ont duré toute la matinée dans les champs alentour, au milieu des vaches et de la brume. Les manifestants ont répliqué par des jets de pierres. Plus loin, un groupe a mis le feu à la cantine mobile des CRS. L'un des militants s'en est pris à une journaliste de l'AFP, en brisant sa caméra. Des méthodes condamnées par une partie des écolos présents sur place. «Le recours à la violence de