Depuis l’accord entre écologistes et socialistes, l’UMP a eu la main lourde sur les arguments pronucléaire. Vendredi, si Nicolas Sarkozy a été prudent sur certains chiffres, il a en revanche présenté la version des faits qui l’arrange.
«Un cataclysme pour l’emploi»
En parallèle au «gigantesque plan social du PS» annoncé par l'UMP, le Président a évoqué «le coup très dur à l'emploi et à l'activité». Mais n'a pas repris les estimations aventureuses du PDG d'EDF sur le million d'emplois menacés. En évoquant 240 000 emplois y compris les sous-traitants, Sarkozy est fidèle à l'étude du cabinet PwC, commandée par Areva, qui parlait de 125 000 emplois directs et 114 000 indirects. Mais, et c'est un biais récurrent du discours, il fait comme si Hollande voulait passer de 58 réacteurs à zéro du jour au lendemain, et non pas fermer 24 réacteurs en treize ans. Car, même à 50% de production, la France restera un des pays les plus nucléarisés et aura besoin de main-d'œuvre. Par ailleurs, il néglige les créations d'emplois dans les énergies alternatives. L'électricité verte emploie déjà plus de 260 000 personnes en Allemagne.
«Plusieurs centaines d’euros par an sur la facture [des ménages]»
C'est un élément que la majorité et le Président négligent systématiquement de préciser : la facture électrique augmentera de toute façon dans les années à venir. Vingt et un réacteurs ont été mis en service il y a trente ans ou plus (leur durée de vie e