Qui sait où est passé le changement climatique ? Avec la crise de l’euro et des dettes souveraines, il est sorti de l’agenda international. C’est dans une relative indifférence que s’ouvrent, aujourd’hui, les négociations de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, à Durban, en Afrique du Sud. Dommage, parce que c’est là que se joue l’avenir du protocole de Kyoto. Un avenir au goût de plomb.
La convention a été signée par 190 Etats, en 1992 à Rio de Janeiro, lors du sommet de la Terre. En 1997, elle a accouché du protocole de Kyoto, un traité juridique contraignant les pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. La première phase du protocole s’achève en décembre 2012. Et après ? Après, rien.
Aucun pays ne s'est engagé formellement à poursuivre ses efforts, aucun accord n'encadre d'éventuelles promesses. Pourtant, il y a urgence, selon les derniers rapports de l'Agence internationale de l'énergie, du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) ou du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) : le réchauffement climatique s'accélère et ses effets s'intensifient à travers le monde (lire ci-contre). Si les pays développés engagés dans Kyoto ne le reconduisent pas pour la période 2012-2018, Durban sera la tombe de Kyoto. «C'est la pire des options, mais elle est sur la table», concède un des membres de la délégation française.
«Promesses». Le protocole de Kyo