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Analyse

Le climat, enfant pauvre de l’austérité

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Durban, petit sommetdossier
publié le 29 novembre 2011 à 0h00

La conférence de l’ONU sur le climat s’est ouverte hier à Durban (Afrique du Sud), dans l’indifférence de la classe politique française. La maison peut bien brûler, personne ne cherche d’extincteur.

Pourquoi le climat est-il absent de la campagne présidentielle ?

Nos dirigeants ont les yeux rivés sur la crise. Serge Lepeltier, ambassadeur de la France pour le climat, s'en désole : «La crise remplit le spectre médiatique. Les analyses en Europe, aux Etats-Unis ou en France montrent que l'opinion publique est consciente du problème climatique, mais elle préfère qu'on s'occupe du réchauffement après.» Au sein du staff de François Hollande, on reconnaît qu'on fait peut-être une bourde, mais on pense que c'est un sujet qui risque «de ne pas intéresser les Français». Du côté d'Europe Ecologie-les Verts, ce n'est pas le moment… «Durban, ce n'est pas évident, c'est une conférence technique,justifie Yannick Jadot. Après l'échec de Copenhague, c'est compliqué de mobiliser là-dessus.»

Comment faire croire, en période d’austérité, que l’on va se mobiliser pour le climat ?

«La lutte contre les changements climatiques est vue comme une contrainte, pas comme une opportunité»,regrette Serge Lepeltier. Gros travail pédagogique en perspective, y compris auprès de son président-candidat : «Si la température augmente de 5 à 6°C, cela entraînera une baisse de la consommation mondiale, donc du PNB mondial de 5%, voire