«Pour la plupart des Africains, le réchauffement climatique est une question de vie ou de mort.» C'est ainsi que le président sud-africain, Jacob Zuma, a inauguré le sommet onusien sur le climat lundi. Même s'il semble déterminé à faire de Durban un succès diplomatique, avec force déclarations tonitruantes, Zuma est limité par la situation énergétique de son pays.
L'Afrique du Sud est un cas d'école pour illustrer le paradoxe énergétique des pays émergents. Comme ses camarades du groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde et Chine), l'Afrique du Sud est un glouton qui a besoin rapidement d'une énergie abondante et abordable. En l'occurrence, elle doit plus que doubler sa capacité de production électrique en vingt ans (de 40 gigawatts aujourd'hui à 90 en 2030). Avec près de 90% de son électricité produite à partir d'énergies fossiles, elle est le 13e pays le plus émetteur de CO2 de la planète. Sa marge de progression est donc énorme.
En 2009, à Copenhague, Jacob Zuma avait surpris en annonçant des objectifs très volontaristes, prévoyant des émissions de CO2 de 34% et 42% inférieures aux niveaux respectivement prévus en 2020 et 2025. En mai, le pays s'est doté d'une politique énergétique qui ambitionne de ramener la part du charbon à 57% en 2030 (contre 86% en 2010) au profit du nucléaire (13% en 2030 contre 4% en 2010) et des énergies vertes (26% en 2030 contre 5% en 2010).
Pour développer ce bouquet énergétique, l'Afrique du Sud fait appel