La vertu ne paie pas, c’est bien connu. D’un côté, les pays riches cherchent toutes sortes de moyens pour financer des projets d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques - notamment dans les pays les plus vulnérables -, de l’autre côté, les projets polluants trouvent sans aucun mal les milliards nécessaires à leur mise en place.
Capital. C'est le triste constat qui ressort du rapport publié mercredi par une coalition d'ONG, qui a passé au crible 1 405 transactions impliquant 93 banques, et surtout leur soutien aux 31 plus grandes entreprises minières du charbon (représentant 44% de la production mondiale). «Nous avons choisi de nous concentrer sur le charbon, car ces centrales représentent la plus grande source d'émissions de gaz à effet de serre,explique Heffa Schücking d'Urgewald, organisation allemande spécialisée dans le système bancaire. Or, quand les banques fournissent l'argent nécessaire aux nouvelles centrales, elles ruinent les efforts pour limiter le réchauffement climatique à 2°C.» Depuis 2005, date d'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, les banques ont ainsi prêté jusqu'à 232 milliards d'euros pour des projets de centrales à charbon. Des centrales qui vont émettre 60 à 80 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an, durant trente à quarante ans.
Une centrale à charbon, d'une puissance de 600 mégawatts, représente un investissement de 2 milliards d'euros en moyenne, voilà pourquoi les producteurs