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TRIBUNE

Qui doit payer la dette bleue ?

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par Hélène Roques, Fondatrice de la société Doing good doing well
publié le 5 décembre 2011 à 0h00

Nous utilisons les ressources naturelles comme si elles étaient inépuisables. Cette attitude conduit à la destruction de biens communs naturels qui fera de nos enfants des débiteurs de la planète. Malheureux enchaînement des générations : celle qui nous précède a vécu dans l’insouciance économique ; la nôtre est encore dans l’insouciance écologique ; et celle qui nous suit paiera une addition aussi insupportable pour son bien-être que pour son niveau de vie. Pour être digne du rôle de «parents», il suffirait de respecter une règle simple : plus on utilise les biens communs, plus il faut investir dans leur renouvellement.

Parmi ces biens communs, l’eau, qui constitue 71% de la surface de la planète et 65% de notre corps, est indispensable à la vie. Or, cette ressource est menacée sans que cette menace ne soit clairement comprise. Car l’urgence du moment est d’abord la dette financière. Puis vient la dette nucléaire. La dette bleue, elle, attendra encore un peu. Pourtant, même si la pénurie d’eau est un problème ponctuel en France, la qualité de nos sources se dégrade.

L’accès facile à une eau de qualité au robinet - une des meilleures du monde en France - a créé l’illusion que nous ne sommes pas concernés par la rareté de l’eau. Mais la réalité est moins simple : la moitié de nos rivières est en mauvais état. Les pollutions des eaux souterraines sont telles que des traitements lourds sont nécessaires avant même le circuit de potabilisation. Il est donc urgent de lever les a pri