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TRIBUNE

Redécouvrons les espèces à effet de rêve !

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par Arnaud Greth, Président de l’association Noé conservation
publié le 5 décembre 2011 à 0h00

Nos oreilles résonnent des vibrations médiatiques incessantes sur la dette publique, création humaine récente de l’économie de marché et du monde de la finance. Celle-ci reste finalement virtuelle pour la plupart d’entre nous, qui assimilons encore le triple A à une marque d’andouillette, et ne savons pas compter en milliards. A l’inverse, dans le monde réel, un silence assourdissant s’installe sur la crise écologique mondiale. On parle ainsi peu de l’autre dette, celle que l’humanité a accumulée depuis la révolution industrielle, en deux siècles de destruction massive des écosystèmes, ici et ailleurs : la dette naturelle. Une mauvaise nouvelle, pourtant.

Car nous dépendons au quotidien de la biodiversité. La nature nous offre des prestations écologiques qui nous permettent d’avoir de l’eau à boire, de l’air à respirer, des médicaments pour nous soigner ou des aliments à consommer. La liste des biens et services que nous procure la biodiversité est infinie : matières premières, aliments, services divers et variés, comme le recyclage de la matière organique, le stockage du carbone dans les océans et les forêts, la filtration, l’épuration et la distribution de l’eau, le maintien de la fertilité des sols… Ceci étant, nous avons une excuse. Nous l’avions complètement oublié, à cause de nos modes de vie urbains et consuméristes.

La première entreprise de France, bien qu’elle ne soit pas cotée en bourse, est évidemment la nature. Selon le programme des Nations unies pour l’environne