En dépit des mille moqueries dont il est la cible en raison de ses statistiques biaisées, le Bureau chinois de l'environnement affirmait hier que Pékin n'était que «légèrement» pollué par du «brouillard». Mais un simple regard par la fenêtre suffisait pour comprendre que la réalité était toute autre : une monstrueuse poisse marron, tel un casque géant composé de gaz et de suie, obstruait l'atmosphère. «Ça ressemble à la fin du monde», raillait l'un des 4 millions d'internautes spontanément mobilisés par l'assaut de pollution.
Les principales autoroutes qui relient Pékin au nord du pays ont été fermées en raison du manque de visibilité. L'aéroport de Pékin a dû annuler, dimanche, lundi et et mardi encore, pas moins de 650 vols internationaux et nationaux en raison de l'épaisseur du smog, mélange de gaz d'échappement et de poussières de charbon provenant des centrales thermiques qui alimentent la capitale. Celles-ci dégagent des quantités industrielles de CO
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et de l'oxyde nitreux, signale l'organisation écologiste Greenpeace-Chine en soulignant que le pays a doublé sa consommation de charbon depuis l'an 2000.
Des particules trop épaisses
Ce malsain cocktail a des conséquences sur la santé : depuis une semaine, des nuées de patients se bousculent dans les hôpitaux pour soigner des problèmes respiratoires. Le nombre de maladies pulmonaires ont augmenté de 60% depuis dix ans, selon les autorités médicales. Mais la presse officielle se garde malgré tout de prémunir la popul