Menu
Libération
Récit

Amiante : la double peine de Douai

Article réservé aux abonnés
Dans le Nord, 300 familles de victimes du matériau toxique doivent rembourser une partie des indemnisations déjà perçues.
Manifestation de victimes de l'amiante à Paris, en octobre 2008. (© AFP Mehdi Fedouach)
publié le 8 décembre 2011 à 0h00

Yveline Ardhuin en a eu les jambes coupées. Le 29 novembre, à Grande-Synthe, près de Dunkerque (Nord), un huissier s’est présenté chez elle. Il voulait parler à son mari pour lui demander de rembourser des indemnités attribuées par le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). Yveline a expliqué que son mari, Jean-Marie, était mort un mois plus tôt. Il a succombé, à 55 ans, à un cancer broncho-pulmonaire que lui avaient valu ses années de travail à Usinor-Dunkerque, en contact avec l’amiante, interdite en France depuis 1997. L’huissier a demandé un certificat de décès. Depuis, Yveline attend la décision de la justice. Elle fait partie des 300 familles ouvrières du Nord soumises à une décision de la cour d’appel de Douai et par le revirement du Fiva. Des familles qui perdent pied devant les sommes à rembourser : déjà éprouvées par le calvaire de l’amiante, elles vivent cette injonction comme une double peine. Le conseil d’administration du Fiva, qui se réunit aujourd’hui pour discuter de son budget, abordera la question de ces remboursements.

Mais pour Michel Parigot, vice-président de l'Association nationale des victimes (Andeva), qui siège au CA du Fiva, le problème relève désormais de la tutelle du Fonds : le ministère du Travail, auquel il demande de mettre fin «à cette mécanique infernale». Le 28 novembre, l'Andeva a écrit à Xavier Bertrand pour lui demander d'annuler les demandes de remboursements du Fiva.

Gravité. Les situations ine