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Kyoto étouffe à Durban

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Durban, petit sommetdossier
Climat . Etats-Unis et Chine refusent de prolonger le protocole et renvoient une réduction contraignante des émissions de CO2 à 2020.
publié le 8 décembre 2011 à 0h00

Les diplomates du CO2 sont-ils en train de mitonner la recette pour un cocktail de catastrophes climatiques dans le siècle à venir ? A quarante-huit heures de la fin des négociations sur le climat, qui se tiennent depuis le 28 novembre à Durban, plus personne ne croit ici en une issue favorable pour éviter un réchauffement supérieur à 2 °C en 2050.

Insipide. Hier, Rajendra Pachauri, président du Groupe d'experts sur l'évolution du climat (Giec), a encore exhorté les pays développés à agir sans «attendre de nouvelles preuves». Mais, après deux semaines de tractations, on s'achemine vers une déclaration insipide. «Tout le monde met son grain de sel, mais cela ne donne rien de comestible pour ceux qui souffrent déjà des conséquences du réchauffement», signale un délégué européen. Dans les couloirs climatisés du centre de conférences, les participants ne cachent plus leur déception : «On a recollé la vaisselle à Cancún l'année dernière, après l'échec de Copenhague, balance Pierre Radanne, négociateur pour l'Afrique, mais pour l'instant, les assiettes sont vides.» Bref, rien qui ne viendra épicer le protocole de Kyoto.

Car, en dépit des discussions techniques sur la naissance d'un Fonds vert, c'est l'avenir de ce protocole signé en 1997 (et visant à réduire les gaz à effet de serre) qui obsède tout le monde. Celui-ci s'achève fin 2012 et seuls l'Europe et quelques pays (représentant 16% des émissions mondiales) accepte