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TRIBUNE

Climat : halte au conservatisme industriel !

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Durban, petit sommetdossier
publié le 9 décembre 2011 à 0h00

La 17e Conférence sur le climat se conclut à Durban dans l'indifférence (lire aussi page 21). Le climat s'est-il stabilisé ? Bien au contraire, 2010 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée par l'humanité. Les tragédies météorologiques se multiplient. Le péril climatique est annoncé : la température moyenne sur la planète pourrait grimper de 4 à 6 degrés d'ici la fin du siècle si les efforts pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre restent aussi dérisoires. En 2009, à Copenhague, nous étions pourtant nombreux à y croire, tant était puissante la mobilisation citoyenne et politique. Les dirigeants des pays les plus pollueurs se sont comportés comme lors d'un G20, rivalisant de coups de menton, de poignées de main généreuses et de formules historiques pour qualifier le plus grand défi de l'humanité. Mais ils n'ont pu masquer l'indigence de l'accord conclu. A Cancun en 2010, la négociation climatique fut sauvée, pas le climat !

A Durban, l’UE défend avec raison la poursuite du protocole de Kyoto et la perspective d’un accord global contraignant qui associerait pays riches et émergents. L’issue est incertaine tant l’obstruction des Etats-Unis et de la Chine est forte. Pourquoi une telle inertie alors que les conditions mêmes de notre avenir sont menacées ? Pourquoi l’Europe, pertinente sur l’architecture de l’accord, ne s’est-elle dotée que d’un très modeste objectif de réduction de ses émissions (- 20 % d’ici 2020) quand les scientifiques veul