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Faute d’accord, Durban risque le couac

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Climat. En Afrique du Sud, les négociations entre Etats patinent par manque de volonté politique.
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française de l'Ecologie, à Durban jeudi. (REUTERS)
publié le 9 décembre 2011 à 0h00

Après deux semaines de tractations résignées, les négociations climatiques s’achèvent à Durban ce soir. Quelle que soit leur issue, la pertinence de ces Conférences des parties (COP), qui rassemblent les 195 pays ayant signé la convention de l’ONU pour le climat, en interpelle plus d’un. A quoi sert un raout annuel où aucun pays n’affiche la volonté d’agir ?

Principal grief : ce qui se trame dans l'enceinte du centre de conférences de Durban n'est pas à la hauteur des enjeux. «Cela coûte une fortune et cela ne sert à rien», confie Corinne Lepage, eurodéputée et membre de la délégation officielle du Parlement européen.«COP après COP, on renvoie à plus tard ce qu'il faudrait faire, c'est rageant.»

«Fossé». De fait, en 2009 à Copenhague, les pays s'étaient engagés à éviter un réchauffement supérieur à 2°C à l'horizon 2050, engagement confirmé un an plus tard à Cancún, au Mexique. Cette année, l'Agence internationale de l'énergie annonce que la fenêtre de tir pour éviter de dépasser les 2°C se fermerait en 2017. Or, à Durban, les promesses mises sur la table placent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement de 3,5°C. «Il y a un fossé énorme entre les paroles et les actes, soupire, désarmé, Jean Jouzel, le patron du Groupe intergouvernemental des experts sur le climat (Giec). A ce rythme, nous dépasserons de 20% les émissions souhaitables en 2020. Le cynisme règne à tous les niveaux, notamment chez les Américains, qui préfèrent