L’écologie est une sémillante fourmilière où chacun y va de sa contribution. Certains, pénitents, s’engagent sur le chemin de la sobriété, d’autres multiplient les déclarations d’intention et se donnent bonne conscience, tandis que les plus virulents désignent à la vindicte populaire croissance et société de consommation.
Geneviève Ferone, elle, s'est engagée du côté du marché. Directrice du développement durable du groupe Veolia environnement, elle est la figura bella de la responsabilité sociale et environnementale, la caution des entreprises en mal d'éthique.
Dans son bureau, du XVIe arrondissement de Paris, trône une lampe plus design qu'écolo, qui s'éteint aussitôt qu'on s'en éloigne. Ou l'écologie dans sa version drolatique, au risque d'être plongée dans l'obscurité. Une contradiction qu'elle assume et qu'elle étaye jusqu'aux bons sentiments: «Ces petits gestes finiront peut-être par faire sens même si l'enjeu social et environnemental va bien au-delà des initiatives citoyennes», Et d'ajouter: «Je ne possède pas de voiture, me déplace en vélo, trie mes poubelles et privilégie le train à l'avion.» Les partis politiques la convient volontiers à prendre la parole lors de leurs symposiums. Geneviève Ferone baguenaude d'un parti à l'autre, a de solides amitiés chez les Verts, mais n'est pas encartée. Ce n'est pas une militante, plutôt une businesswoman d'une exquise sagacité, adepte de la liberté d'entreprendre, qui s'est placée du côté d