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Libération

L’A65, autoroute qui rêve d’embouteillages

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publié le 15 décembre 2011 à 0h00

C'est un long ruban d'asphalte, lisse et souvent vide. Un an après sa mise en service, l'autoroute A65 Langon-Pau, qui relie Bordeaux aux Pyrénées, est loin d'avoir atteint ses objectifs en terme de fréquentation. Cet équipement jugé indispensable il y a quelques années par les grands élus d'Aquitaine (Alain Rousset, président de la région, François Bayrou ou Alain Juppé) semble aujourd'hui disproportionné. Un constat qui fait rire jaune les écologistes, qui avaient prévu cet échec et se sont toujours opposés à ce projet «passéiste».

«C'est la première autoroute écolo de France, s'amuse Stéphane Saubusse, d'Europe-Ecologie Aquitaine. C'est la seule où il n'y a pas de voiture. On nous avait promis des milliers de camions, mais on est très loin du compte. Le trafic n'atteint même pas 50% des objectifs fixés.» Pour les écolos, qui ont réalisé leurs petits calculs, 4 000 véhicules empruntent chaque jour l'A65. Très loin des 9 200 attendus d'ici trois ans. Des chiffres que conteste A'liénor, le concessionnaire privé qui a construit et exploite l'autoroute. La société estime à 5 600 le nombre de véhicules qui transitent chaque jour par l'A65. «Nous sommes en dessous de nos prévisions, reconnaît Olivier de Guinaumont, président d'A'liénor. Mais il ne faut pas oublier que les études de trafic ont été faites en 2006, avant la crise.»

Cette autoroute devait notamment permettre de délester la vieille D932, départementale qui traverse les Lande