Que penser d'un véhicule déclaré apte à rouler lors du contrôle technique mais qui serait quand même condamné à retourner au garage pour être amélioré ? C'est peu ou prou ce que recommande l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au sujet du parc nucléaire français : toutes les installations nucléaires peuvent continuer à fonctionner, l'ASN ne réclamant «l'arrêt immédiat d'aucune d'entre elles». Cependant, Fukushima oblige, il va falloir investir plusieurs milliards d'euros pour accroître «leur robustesse» en cas d'inondation, tremblement de terre ou tsunami, indiquent en substance les 400 pages du rapport consacré aux évaluations complémentaires de sûreté réclamées par le Premier ministre au lendemain de la catastrophe japonaise.
«Onéreuses».«Ce sont les deux faces d'une même médaille, a déclaré hier André-Claude Lacoste, président de l'ASN. Toute personne impliquée dans le fonctionnement du nucléaire n'a pu être que choquée par ce qui s'est passé au Japon. Il y a un avant et un après Fukushima, c'est clair.» Gros ouf de soulagement du côté d'Eric Besson, ministre de l'Energie, qui note avec satisfaction que «l'ensemble des installations nucléaires françaises soumises à l'audit de l'ASN présente un niveau de sûreté suffisant pour pouvoir continuer d'être exploitées». Pour d'autres, le rapport de l'ASN ne permet pas de conclure à un parc nucléaire sûr : «D'une part, parce que l'audit a porté sur des risques naturel