Pigeons, rats, chiens et chats ne sont pas les seuls animaux de Paris, aussi peuplé de faucons, renards, crapauds, pipistrelles… Biogéographe, spécialiste des forêts, Paul Arnould enseigne à l’Ecole normale supérieure de Lyon. Il travaille également sur la biodiversité et sur la nature en ville. Et défriche ici notre jungle urbaine.
La présence d’animaux sauvages à Paris a-t-elle varié au cours de l’histoire ?
Depuis toujours, la ville s'est construite contre la nature. Il fallait éliminer les marais, les animaux étaient considérés comme nuisibles. Au Moyen Age, les loups entraient dans la ville la nuit, la peur est demeurée et l'expression fut reprise lors de la chute de la Commune pour décrire l'entrée des Versaillais dans Paris. La présence animale la plus évidente fut, jusqu'au début du XXe siècle, celle du cheval. On ne décidera de réintroduire des espaces verts qu'à la fin du XIXe.
Comment se répartissent les espèces ?
Parce qu'ils sont sauvages, il est difficile de recenser ces animaux, et l'intérêt pour la biodiversité est relativement récent. La répartition géographique est essentiellement liée aux espaces verts : les animaux des XIIe et XVIe arrondissements viennent des bois de Vincennes et de Boulogne… Le Ve, pourtant central, possède une grande diversité grâce au Jardin des Plantes, qui n'est pas qu'un simple espace vert mais aussi un repère de curieux et de naturalistes très observateurs. Les cimetières sont un bon biotope : pas trop de monde et des arbres anciens, ce qui est rare à Paris, car l'arbre urbain est très fragile