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Libération

Le lobby de l’amiante enfin ciblé par la justice

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Santé . Quatre dirigeants de CPA, la structure mise en place par les industriels, ont été mis en examen.
publié le 11 janvier 2012 à 0h00

«Faux nez des industriels» : c'est ainsi que le rapport sénatorial sur le drame de l'amiante définissait, en 2005, le Comité permanent amiante (CPA). Une structure de lobbying «informelle et singulière» réunissant industriels, pouvoirs publics, scientifiques et syndicalistes, qui avait réussi à se faire quasiment déléguer par l'Etat toute la politique de l'amiante, de 1982 à 1995. Lundi, quatre anciens dirigeants du CPA ont été mis en examen par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy.

«Désinformation». Dominique Moyen, ancien secrétaire général de l'Institut national de recherche et de sécurité qui créa le CPA, et Jean-Pierre Hulot, secrétaire du CPA et dirigeant de Communications économiques et sociales, société rémunérée par les industriels de l'amiante, sont poursuivis pour «homicides, blessures involontaires et abstentions délictueuses».Arnaud Peirani, ex-chargé de mission au ministère de l'Industrie, et Daniel Bouige, ex-directeur général de l'Association française de l'amiante (AFA, industriels), sont aussi mis en examen. Il leur est reproché d'avoir «participé activement au CPA et ainsi contribué à créer des dommages qu'ont subi les victimes de l'amiante en minimisant les dangers de ce matériau, en contribuant à la désinformation du public et au blocage d'une directive européenne d'interdiction de l'amiante en 1991 et 1994», souligne l'Association nationale des victimes de l'amiante (Andeva).

Jusqu'à présent en France,