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OGM : une cohabitation risquée pour le bio

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Graines . Le danger de contamination est pointé par le rapport du Haut Conseil des biotechnologies, publié hier.
publié le 18 janvier 2012 à 0h00

Alors que le chimiste allemand BASF annonce qu’il ne développera plus de produits transgéniques destinés à l’Union européenne, en raison de la méfiance qui prévaut face aux OGM, et annonce un recentrage de ses activités sur les Etats-Unis, en France, le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) a rendu public hier son avis sur la «coexistence entre les cultures OGM et non OGM». Requis en 2010 par le ministère de l’Agriculture, cet avis devait définir les conditions techniques aptes à minimiser la présence accidentelle d’OGM dans les cultures conventionnelles et bio.

Fortuite. Le comité scientifique, l'un des deux organes du HCB avec le comité économique, éthique et social (CEES), reconnaît d'emblée que «la coexistence implique, en soi, l'idée de la présence fortuite d'OGM dans d'autres cultures en fonction des conditions locales (paysage, météorologie, climat…)». La loi a fixé, en 2008, deux seuils de contamination aux transgènes : 0,1% pour les filières d'agriculture sans OGM, y compris le bio, et 0,9%, seuil fixé par l'Union européenne depuis 2003 au-delà duquel le produit doit être étiqueté «contient des OGM».

Selon les scientifiques du HCB, «pour respecter le seuil de 0,9%, les mesures techniques proposées peuvent ne pas être très différentes des conditions de production actuelles». Ainsi, pour la pomme de terre transgénique, il faudrait prévoir un espace de 5 mètres et une rotation de culture OGM et non-OGM tous les quatre ans. En