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Interview

«A la Réunion, il n’y a pas de risque requin, mais un problème humain»

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Fred Buyle, spécialiste du marquage des squales, a étudié les eaux où cinq attaques ont eu lieu en 2011 :
publié le 20 janvier 2012 à 0h00

L’an dernier, la Réunion a dénombré en huit mois cinq attaques de requins contre des surfeurs et baigneurs, dont deux fatales. Une série noire qui a donné lieu à deux missions d’étude. Le projet Charc, subventionné par des fonds publics et mené par l’Institut de recherche pour le développement, étudie l’écologie des requins tigres et bouledogues, les plus abondants sur ces côtes. Un travail de longue haleine, sur trente mois et pour lequel les scientifiques commencent par capturer des squales et placer des balises acoustiques dans leur abdomen avant de les relâcher.

L’autre mission, financée par des fonds privés et lancée par la Fédération française d’études et de sports sous-marins, a fait appel, de novembre à décembre, à deux apnéistes spécialistes du marquage des requins, le Belge Fred Buyle et le Canadien William Winram. De passage à Paris à l’occasion du Salon de la plongée, Fred Buyle, ex-recordman du monde d’apnée et photographe sous-marin, en dresse le bilan.

Comment avez-vous procédé ?

L’apnée permet une approche peu invasive des requins. Nous allons à leur rencontre pour les observer dans leur milieu naturel et nous tirons des «tags», ou marqueurs électroniques, avec une arbalète de chasse sous-marine.

Comment les sites de plongée ont-ils été déterminés ?

On a étudié la zone des accidents, à la recherche des biotopes favorables aux requins bouledogues, qui sont les suspects potentiels dans ce type d’accidents. Ces squales opportunistes peuvent agir en groupe, comme dans le dernier accident où les sauveteurs ont observé plusieurs individus s’acharna