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Analyse

Le danois Vestas pointe à pale emploi

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Le leader mondial de l’éolien licencie en masse. En cause : des coûts trop élevés et l’arrêt des subventions.
publié le 20 janvier 2012 à 0h00

La fin d'une belle success story à la danoise ? La semaine dernière, la direction du groupe Vestas, numéro 1 mondial des éoliennes, annonçait 2 335 suppressions d'emplois d'ici à la fin de l'année, dont 1 300 au Danemark… Le troisième plan de licenciement en trois ans ! Et le PDG de Vestas, Ditlev Engel, n'exclut pas la suppression de 1 600 emplois supplémentaires aux Etats-Unis dans les prochains mois si le gouvernement américain décide de ne pas prolonger son programme de subventions aux énergies renouvelables, fin décembre. Outre-Atlantique, les opérateurs des turbines disposent d'un crédit d'impôt de 2,2 cent par kWh produit ou d'un abattement fiscal de 30% sur l'investissement initial. «C'est une triste nouvelle pour le Danemark», a réagi la chef du gouvernement danois, la sociale-démocrate Helle Thorning Schmidt.

Il faut dire que Vestas est l’une des grandes fiertés industrielles du Danemark, au même titre que Lego et Maersk. L’aventure a commencé en 1898 avec le forgeron Hansen. Elle continue en 1945 avec son fils, qui fonde Vestas, entreprise spécialisée dans les machines-outils agricoles. Puis, avec son petit-fils, qui produit sa première éolienne en 1979. Douze ans plus tard, l’entreprise est leader mondial dans le secteur.

Mais depuis 2008, l'action de la compagnie, qui se négociait à 692 couronnes (soit 93 euros), a dévissé de 90 % ! En trois ans, les investisseurs ont perdu plus de 17 milliards d'euros et Vestas ne détient plus que 14,7% des part