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Les internautes font frémir le monde de la sismologie

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Géophysique . Détecter, localiser, estimer les dégâts d’un séisme en surveillant Internet, c’est l’exploit d’une science «citoyenne».
publié le 23 janvier 2012 à 0h00

«Les projets de sciences citoyennes peuvent transformer la science des tremblements de terre.» Projet fumeux d'un internaute anonyme ou d'un opposant à la «science officielle» ? Non, ce propos provient d'un article paru vendredi dans la revue Science, l'une des plus lues par les chercheurs.

Richard Allen, du laboratoire sismologique de l'université de Berkeley (Californie), y salue l'entrée en scène d'une nouvelle manière de faire de la sismologie d'urgence, celle qui s'occupe des séismes comme facteurs de catastrophes humaines. Elle met en jeu les «témoins» directs et immédiats d'un séisme, explique Rémy Bossu, du Centre sismologique euro-méditerranéen (CSEM).

Ce centre, conçu en 1975 pour fusionner les observations sismiques des réseaux nationaux entre Islande et péninsule arabique en passant par l'Afrique du Nord, a mis en place en 2004 un site grand public (1). Au début, il s'agissait «d'informer le public sur la survenue d'un séisme», précise Rémy Bossu, puis de lui demander de retourner des informations sous la forme de questionnaires - en 32 langues - et de photos s'il est le témoin d'un séisme. Le site américain de l'USGS (US Geological Survey) avait déjà lancé ce type d'opération.

Rapidité. Les géophysiciens avaient sous-estimé le potentiel de cette décision. Ils s'en sont rendu compte lorsque le serveur est tombé en rade à chaque gros séisme, sous l'afflux de demandes. Lorsque les gens ressentent un séisme, ils se r