Menu
Libération

L’eau, un bien public?

Article réservé aux abonnés
par Marc Baïetto, président de Grenoble Métropole Histoires de l’or bleu
publié le 27 janvier 2012 à 18h23

Le développement de l'agglomération grenobloise et de toute sa région est historiquement indissociable de ses ressources en eau fournie par le « château-d'eau » que représente les Alpes. Napoléon n'avait-il pas imaginé un projet pharaonique d'établissement de 1 800 bains militaires qui ne verra finalement pas le jour ? Dès la moitié du 19ème siècle, avec la maîtrise de l'énergie hydroélectrique, se développent dans la vallée du Grésivaudan, l'industrie papetière, grande consommatrice d'eau. Dans les années 1870, les industriels Joseph Bouchayer et Félix Viallet développent la métallurgie qui survivra jusqu'à dans les années 1980 ; sans oublier la ganterie, la chimie, etc.

L'époque contemporaine est également marquée par les enjeux autour de l'eau. La pureté de l'eau de Grenoble aujourd'hui est un atout essentiel pour la micro-électronique, qui recherche une « ultra-pure », un des fleurons de l'activité économique grenobloise. Politiquement aussi l'eau joue un rôle important. Ainsi, en 1965, le maire Albert Michalon, pourtant auréolé de sa victoire en décrochant les Jeux Olympiques d'hiver à venir, est battu par Hubert Dubedout, ingénieur de son état, qui avait su fédérer un grand nombre de Grenoblois privés d'eau durant la sécheresse de 1964.

Depuis l’immédiat après-guerre, s’est également créé le Syndicat Intercommunal des Eaux de la Région Grenobloise (S.I.E.R.G.), spécialisé dans la production d’eau, à destination, alors, des communes de la ceinture grenob