La Cour des comptes a chiffré mardi à 228 milliards d'euros les investissements dans l'électricité nucléaire en France, tout en évoquant des incertitudes importantes quant aux coûts futurs de la filière, mais qui n'agiront qu'à la marge sur une addition appelée à grimper.
D'après ce rapport de près de 400 pages, qui avait été commandé l'an dernier par le gouvernement après la catastrophe de Fukushima, les investissements publics et privés réalisés depuis le début dans la filière française d'électricité nucléaire, d'un montant colossal, sont néanmoins bien «identifiés», avec une addition «toutes dépenses confondues» évaluée à 228 milliards.
Le montant total de la construction des installations nécessaires à la production d'électricité nucléaire est chiffré à 121 milliards d'euros (hors coût de Superphénix), et le parc actuel, composé de 58 réacteurs dont les plus anciens (Fessenheim 1 et 2) sont entrés en service en 1978, a coûté à lui seul 96 milliards. Les dépenses de recherche publiques et privées depuis les années 1950 sont de leur côté évaluées à 55 milliards, soit environ un milliard par an.
Les charges futures incertaines
La Cour prévient par ailleurs que les charges futures assumées par les opérateurs sont très incertaines «par nature», du fait de multiples inconnues liées au démantèlement des installations nucléaires et à la gestion à long terme des déchets radioactifs, par manque d'expérience et parce que certains choix ne sont pas encore arrêtés. D'où des risques d'augment