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Libération
Interview

«Les négociations s’annoncent difficiles»

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Cofondatrice du Comité 21 pour le développement durable, Bettina Laville évoque le prochain sommet :
publié le 3 février 2012 à 0h00

Cofondatrice et présidente d’honneur du Comité 21, un réseau associatif pour le développement durable qui regroupe 460 organisations françaises - entreprises, collectivités territoriales, associations, institutions et médias -, Bettina Laville a été directrice de cabinet du ministre de l’Environnement Brice Lalonde de 1988 à 1992, puis conseillère de l’Elysée pour les questions environnementales sous François Mitterrand. Elle a donc participé à ce titre aux négociations de Rio en 1992. Elle est aussi membre du staff de campagne de François Hollande.

De quand date l’idée de créer une gouvernance mondiale pour l’environnement ?

L’idée a émergé dans la foulée du sommet de la Terre de Rio, en 1992. De 1992 à 1995, ce projet a figuré dans les dossiers diplomatiques de la France et a été porté par François Mitterrand et par le ministre de l’Environnement, Michel Barnier. L’idée a été reprise ensuite par Jacques Chirac et Lionel Jospin. La France a longtemps été seule avec l’Allemagne à la défendre.

En 1992, quel était l’objectif d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME) ?

On n’employait pas encore ce terme d’OME. Sur le plan institutionnel, on était partis sur l’idée d’une haute autorité environnementale ou d’un tribunal pénal environnemental, mais les pays du Sud ne voulaient pas en entendre parler. Ils disaient qu’après les avoir pillés durant des décennies, les pays du Nord allaient leur imposer des normes brimant leur développement et les traîner devant un tribunal. On a dû se rabattre sur un Conseil économique et social des Nations unies et sur une Commission internationale du développement durable, dont la faiblesse de statut