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Renault : je t’aime, un peu, bas coût

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En ouvrant, hier, une usine Dacia au Maroc au détriment d’un site français, le constructeur automobile inquiète ses syndicats.
publié le 10 février 2012 à 0h00

«L'usine de tous les dangers.» C'est ainsi que la CGT a baptisé le nouveau site de Renault à Tanger, au Maroc. Cette usine géante va en effet fabriquer entre 150 000 et 170 000 véhicules low-cost par an… et jusqu'à 400 000 véhicules lorsque la deuxième ligne de production sera lancée, en 2013. Soit plus de la moitié de la production totale du constructeur en France ! Tanger va surtout permettre au français de lancer deux nouveaux modèles à bas coûts - vendus en Europe sous la marque roumaine Dacia - inspirés des derniers véhicules Renault encore fabriqués à 100% dans l'Hexagone : le Scénic et le Kangoo.

«Avec ses copies de voitures made in France, Renault organise la mise en concurrence de sa propre gamme, ce qui crée un vrai risque pour les usines françaises», déplore Fabien Gâche, délégué central CGT Renault. D'autant plus que les nouvelles Dacia vont afficher des tarifs ébouriffants. Le monospace Dacia Logdy, lancé en avril, sera aussi grand que la version longue du Scénic, fabriqué à Douai (Nord). Mais il ne coûtera qu'un peu plus de 10 000 euros en version de base, soit deux fois moins cher que le modèle Renault (à partir de 21 500 euros). Bref, «scandaleusement accessible», comme le vante la publicité Dacia. Même si, à ce prix-là, le Lodgy sera évidemment bien plus rustique.

Clone. «Cela n'a rien à voir avec un Scénic !» lance Gérard Lolivier, responsable du syndicat FO de l'usine de Douai. Il espère que le monospace R