Les rapports sur la sûreté des installations nucléaires françaises, commandées par le gouvernement et l'Union européenne après la catastrophe de Fukushima, présentent «des lacunes» dans l'évaluation des risques liés aux agressions et au vieillissement des centrales, selon la «contre-expertise» de Greenpeace rendue publique lundi.
«Les documents d'évaluation complémentaire de sûreté (ECS) devraient être révisés selon un cahier des charges plus complet qui inclut les agressions internes et externes», souligne le rapport établi pour le compte de Greenpeace par deux experts, l'Américain Arjun Makhijani, président de l'Institut pour l'énergie et la recherche environnementale (IEER) et le Français Yves Marignac, directeur de l'agence d'information et d'études sur l'énergie WISE.
Ils ont passé au crible les rapports d'EDF sur les centrales nucléaires de Gravelines, Civaux, Flamanville et du projet d'EPR, celui d'Areva sur le centre de traitement des déchets de La Hague et celui de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) sur le parc français.
«Etat théorique des installations»
Les deux experts ont critiqué le fait que les évaluations soient «basées sur un état théorique des installations à la mi-2011 et ne prennent pas en compte le vieillissement qui augmente le risque de défaillance des dispositifs de sûreté et celui de rupture» d'équipements primordiaux comme la cuve et l'enceinte des réacteurs.
Ils déplorent que les évaluations n'aient «pas abordé la possibil