«Des débats évolutifs, en confiance, itératifs.» C'est ce que Geneviève Fioraso, députée PS de l'Isère, espère provoquer avec le rapport sur la «biologie de synthèse» qu'elle vient de déposer sur le bureau de l'Assemblée nationale et du Sénat.
La conseillère de François Hollande pour la recherche a réalisé ce rapport pour le compte de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (OPECST). Mais qu'est-ce que cette énigmatique «biologie de synthèse» et pourquoi devrait-elle provoquer des «débats», dont Geneviève Fioraso espère qu'ils permettront d'éviter de «reproduire les controverses stériles et débats de posture que nous avons trop souvent connus pour les OGM».
«Ingénierie». La biologie de synthèse, c'est «l'ingénierie de composants et systèmes biologiques qui n'existent pas dans la nature et la réingéniérie d'éléments existants», explique François Képès, directeur de recherche au CNRS et conseiller scientifique du rapport. Des exemples ? Le très médiatique biologiste américain Craig Venter prétend fabriquer une bactérie artificielle dotée du génome minimal permettant la vie ; à Evry, le biologiste Philippe Marlière fabrique dans sa machine à évoluer la première bactérie xénobiotique, dont l'ADN a remplacé sa thymine (le T de l'une de ses quatre bases A, C, T, G) par une autre molécule, un truc dont la nature n'a pas eu l'idée depuis l'invention de l'ADN, il y a plus d