Le ministère de la Défense a annoncé, hier, un réexamen de toutes les demandes d’indemnisation des victimes potentielles des essais nucléaires conduits par la France de 1960 à 1996.
Qui est concerné ?
De 1960 à 1996, Paris a procédé à 210 essais nucléaires, d’abord sur le territoire algérien, dans le désert du Sahara ; puis, à partir de 1966, en Polynésie française. La plupart des essais ont été souterrains : 13 sur 17 dans le Sahara et 147 sur 193 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. Après un très long silence, l’Etat a admis, par la loi du 5 janvier 2010, ses responsabilités dans de possibles cas de contamination pour une quinzaine d’essais. Selon une étude d’impact, 150 000 personnes - civiles et militaires - auraient été présentes durant ces expérimentations. 70 000 d’entre elles sont susceptibles d’avoir été exposées à des retombées radioactives.
Que prévoit le nouveau dispositif ?
Le ministère de la Défense a annoncé que toutes les demandes d'indemnisation allaient être réexaminées. Jusqu'ici, celles-ci ont été accordées au compte-gouttes. Au 21 février, 684 dossiers avaient été déposés, mais seuls quatre d'entre eux - concernant des victimes directes ou leurs proches - ont abouti. Les réparations vont de 16 000 euros à 60 000 euros. Le gouvernement a assuré hier que les démarches administratives seraient simplifiées. Il a aussi décidé d'étendre le périmètre géographique des zones concernées en Polynésie «dans un esprit de rigueur