Hier matin, un bel attroupement s’est formé autour du stand de l’Union des industriels pour la protection des plantes (UIPP) au Salon de l’agriculture, joli nom pour désigner les producteurs de pesticides. Une quinzaine d’agriculteurs atteints de maladies dues, selon eux, à l’exposition aux pesticides, ainsi que les veuves de quatre autres, mais aussi des dockers et des employés d’entreprises agroalimentaires qui manipulent des pesticides, manifestaient pour réclamer le classement de ces affections en maladies professionnelles.
«Nous sommes venus à visage découvert montrer au monde de l'agriculture que les pesticides ont fait et font encore aujourd'hui des ravages dans la population agricole française», a expliqué Paul François, agriculteur à Bernac (Charente), lui-même intoxiqué en épandant du désherbant sur ses maïs en 2004, mais aussi président de l'association Phyto-Victimes. Le 13 février, la justice a reconnu que la firme Monsanto était responsable de l'intoxication qui l'a obligé à interrompre son activité pendant près d'un an. L'agrochimiste devrait faire appel.
Pour l'instant, la Mutuelle sociale agricole (MSA) n'a reconnu «qu'une petite cinquantaine de cas» de maladies professionnelles en lien avec les pesticides, selon PhytoVictimes. «Il y a une omerta chez les médecins et les agriculteurs», estimait hier Jacky Ferrand, un viticulteur qui a perdu son fils de 41 ans, également viticulteur, victime d'un cancer de la vessie. «On a joué au