Rue Lobineau, dans le très chic 6e arrondissement de Paris. D'un côté, des costumes-cravates, téléphone à la main. Ce sont des représentants de Bouygues Télécom. De l'autre, une poignée de manifestants, qui bloquent la porte cochère d'un immeuble, empêchant les ouvriers prestataires de l'opérateur d'y pénétrer.
Soutenu par l'association Robin des toits, le collectif de riverain se bat pour empêcher la construction d'antennes téléphoniques en haut de l'immeuble. Munis de leurs grandes pancartes rouges «Non à l'antenne», «Bouygues menace nos enfants!», ils sont calmes et déterminés.
«Bouygues a obtenu de la copropriété le droit de construire ses antennes en haut de l'immeuble. Mais les habitants n'en ont pas été informés. Ils l'ont appris grâce à une pancarte qui annoncait les travaux», se révolte une des membres du collectif rue Lobineau.
Mais ce qui consterne encore plus les riverains, c'est la proximité d'une crèche, juste en face de l'immeuble. «La crèche accueille environ 85 jeunes enfants, 8 heures par jour, 5 jours par semaine. Ils seront à exactement 10 mètres de ces antennes, et seront inévitablement exposés à ses émissions».
«La mairie ne fait rien non plus»
Dans la rue, les représentants de Bouygues Télécom attendent l'ordre de leurs supérieurs pour autoriser les ouvriers à y pénétrer. Mais tant que les militants bloquent l'entrée, ils ne peuvent agir sans avoir recours à la force, solution que l'opérateur n'envisage pas. Alors chacun attend que l'autre cède.
L'assoc