A l’occasion du Forum mondial de l’eau qui s’est tenu la semaine dernière à Marseille, l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse, l’un des six établissements publics français organisés autour des bassins hydrographiques naturels, insiste sur la nécessité d’économiser l’eau et alerte sur la dégradation des nappes et rivières due aux pesticides. Son directeur, Martin Guespereau, précise les priorités des agences chargées d’améliorer la gestion de l’eau et de protéger les milieux aquatiques.
La directive «Cadre sur l’eau» demande aux Etats membres de parvenir à un bon état écologique de toutes les masses d’eau d’ici à 2015. Où en est-on ?
Seulement 51% des eaux de nos bassins sont en bon état. Sur le front de la pollution organique, nous enregistrons un résultat très positif. Grâce aux énormes investissements faits depuis vingt ans pour moderniser les stations d’épuration, cette pollution a été divisée par dix.
En revanche, la pollution par les pesticides ne régresse plus. Trois quarts des eaux de nos bassins sont chargées en glyphosate [le principe actif du désherbant Roundup de l'agrochimiste Monsanto, ndlr]. On a aussi identifié dans 60% des rivières et 45% des nappes phréatiques destinées à l'alimentation en eau potable six pesticides interdits depuis 2003, dont l'atrazine. Leur présence dans des eaux courantes prouve qu'ils sont encore utilisés. L'agence soutient, à hauteur de 50% des investissements, les collectivités qui s'engagent dans des dém