En novembre, le cabinet Enertech a mesuré les performances énergétiques des six immeubles les plus ambitieux de l’écoquartier grenoblois de Bonne. Les résultats ont confirmé le vécu des habitants : certaines consommations de chauffage dépassaient de 5 à... 70 % les objectifs.

«Cet hiver, ça s'est arrangé, note Sandrine, une des résidantes de la ZAC. Nous avons divisé par trois la facture de chauffage, et il ne s'est arrêté qu'une fois ! Mais on n'est pas suffisamment formés. Les entreprises ne sont pas à la hauteur, on se demande à qui confier la maintenance de la ventilation double flux et du solaire.» Une locataire a vu son chauffage au sol «tourner non-stop l'été dernier. La température était insupportable.» Facture : 1 153 euros pour la période comprise entre les mois d'avril et de novembre.

Un autre habitant de la caserne de Bonne raconte : «La ventilation est restée longtemps défaillante. L'eau chaude est bouillante. J'ai failli craquer cet hiver lorsque les moisissures sont apparues dans la chambre de ma fille de 2 ans. On nous dit : "Vous êtes de mauvais utilisateurs." C'est blessant, j'ai un sentiment d'impuissance. On était motivés en arrivant, mais comment faire sans informations ?»

La solution face aux défaillances des cabinets d'études ? Jean-Claude Conrad, ingénieur dans le nucléaire à la retraite et président du conseil syndical de son immeuble, s'y est mis et maîtrise aujourd'hui comme personne le circuit : cogénération au gaz