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Analyse

La France veut faire disjoncter la directive sur les économies d’énergie

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A contre-courant du Grenelle de l’environnement, le gouvernement français torpille le texte de Bruxelles qui doit permettre d’atteindre l’objectif de 20% d’efficacité énergétique d’ici à 2020.
publié le 12 avril 2012 à 22h16

«L'énergie la moins chère est celle que l'on ne consomme pas.» Cette lapalissade est signée Nicolas Sarkozy, à l'occasion des quatre ans du Grenelle de l'environnement, fin 2011. A l'en croire, l'efficacité énergétique est un des axes majeurs de la politique du pays en la matière… Sauf qu'à Bruxelles, la France opère un lobbying d'enfer pour détricoter un projet de directive européenne sur le sujet.

Pourquoi une directive ?

D'ici à 2020, l'Europe, dans le cadre de son paquet climat-énergie, doit gagner 20% d'efficacité énergétique. Il s'agit de rendre plus performants systèmes électriques, bâtiments, usines… Mais pour la Commission européenne, au rythme actuel, l'Europe ne réalisera que 9% d'économies d'énergie d'ici là. Le projet de directive, dans les tuyaux depuis 2011, doit donc booster les efforts des Etats membres, voire les contraindre. Problème : l'élaboration du texte est plus compliquée que prévu, et les divergences des Etats semblent insurmontables. Si bien que la présidence danoise a récemment revu à la baisse les ambitions du texte… sous la pression de la France. «Nous avons simplement aidé la présidence à trouver un compromis. Evidemment, c'est le plus petit dénominateur commun qui l'emporte», reconnaît-on à la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), à Paris. De nouvelles discussions démarrent aujourd'hui entre la Commission, les Etats membres et le Parlement européen. Avec un but : tomber d'accord avant juin, date